Description
L’histoire m’a toujours intéressé, j’ai choisi une autre voie, celle de la médecine, mais ma thèse a porté sur l’histoire de la psychiatrie. La Commune de Paris, elle, m’a d’abord attiré par son côté tragique, puis j’ai appris à connaître ses autres aspects, politiques ou économiques. Au cours de mes lectures, j’ai été constamment intrigué par un personnage qui occupait une place insolite dans la courte histoire de la Commune : Louis Nathaniel Rossel. Sa personnalité n’était pas moins touchante, faite d’idéalisme, de droiture et aussi d’un mélange de maturité et d’aspects enfantins. Polytechnicien et officier du génie, issu d’une famille bourgeoise protestante, républicain convaincu mais réformiste modéré, sa participation à un mouvement révolutionnaire était pour moi une interrogation. En fait, ce patriote n’avait pas pu accepter la défaite de 1871. Quand survint l’insurrection de Paris, il s’y rallia aussitôt dans l’espoir d’une reprise de la guerre. Il constata vite qu’il n’en serait rien mais, ayant choisi son parti, il persista à le servir, malgré ses insuffisances. Ayant fait le constat de sa propre impuissance, il s’en retira trois semaines avant la semaine sanglante, mais resta à Paris même après celle-ci, pour des raisons que j’ai essayées d’approfondir. Arrêté, il fut jugé par une cour martiale qui contourna la loi pour condamner à mort le seul officier d’active à avoir joué un rôle important pendant cette période. Sa dignité jusqu’au poteau d’exécution mérite l’estime. Il avait vingt-sept ans.
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